1. L’AES ou la délivrance des Africains 

Citoyens de l’AES sans doute, le temps de la délivrance de tous les jougs d’asservissement, d’exploitations, de prédations et de viols cruels dont tous les Africains ont été les victimes durant des siècles, est arrivé. Il leur appartient d’être les sentinelles vigilantes protégeant l’espérance nouvelle. Les trois gradés (Goïta, Tiani et Traoré) ne sont pas sortis du néant. Ils ont surgi du fond des souffrances indicibles pour faire face aux oppresseurs, aux

collaborateurs et valets indignes pourtant bien du même sang que les Africains. Ce qui les met particulièrement en confiance, c’est que ce ne sont pas des troufions de l’armée coloniale française coupable des exactions innommables ; ce qui les galvanise singulièrement, c’est qu’ils sont des officiers au sens plein et noble du terme, qui ont à leur actif ce à quoi l’impénitent colonisateur et prédateur français, européen et américain peine à trouver une explication logique, tant cela dépense l’entendement des violeurs qui n’ont jamais cessé (y renonceront-ils d’ailleurs jamais ?) à se comporter comme des demi-Dieux lâchés sur la terre. En effet, malgré tous les moyens performants et sophistiqués d’espionnage et de détection des choses cachées des diables mêmes, malgré leurs armements imparables et si nombreux sur le sol africain, avec leurs soldats toujours en situation d’alerte maximale, les militaires envahisseurs n’ont pas vu venir les pronunciamientos salutaires des trois braves officiers au Burkina Faso, au Mali et au Niger. C’est qu’ils ont des militaires aptes, professionnels et patriotes. Au Mali, le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga, sans être historien de formation, mais quel perspicace analyste dans l’analyse des institutions et des faits sociaux, parlait à la mi-décembre 2023 du temps des militaires africains, « Avec seulement 20% des moyens, ils ont déjà réalisé 80% du travail pour la patrie », disait-il. Kidal, où les ennemis se croyaient installés à perpétuelle demeure pour une partition future du Mali suivie de la mise sous séquestre de tous les pays de l’AES, avait été libéré et avec lui tout le nord du Mali le 20 novembre précédent. Aujourd’hui, ces vaillants chefs d’État peuvent se déplacer librement, sans en demander l’autorisation à un Dieu désormais disparu et sans crainte aucune de voir leurs avions pulvérisés par les forces du mal. La dynamique coopération entre les services de renseignement tient la dragée haute aux terroristes fabriqués par l’Occident. Mais le chemin pour arriver à la félicité est encore long et, cela va sans dire, il sera en permanence hérissé d’obstacles, de ravins, de précipices aux profondeurs abyssales, de ruses et de rusés.  

Il faut savoir que l’AES dispose de ressources plus grandes et très diversifiées plus que le Qatar, Dubaï et l’Arabie saoudite réunis. Bien sûr que les Africains le savent. Alors, ils doivent être les acteurs conscients de leur destin. Par les temps présents, ceux qui sont dotés de science pour lire les mouvements des astres affirment que les Africains sont dans un nouveau cycle de mars ; les deux Guerres mondiales seraient survenues dans un cycle de mars. En tout cas, le monde plonge de plus en plus dans des convulsions dramatiques ; les crimes sont légion, les guerres sont fomentées en permanence, le sang des humains est versé inconsidérément, la France envisage de venir recoloniser l’Afrique, en premier lieu le Sahel, et veut entraîner avec elle l’Europe dans cette aventure. Au regard de cette chronique annoncée de tant d’atrocités et de violences inouïes, le remède est connu : il faut être prêt à faire échec à tout, à prévenir même tous les dangers qui pourraient guetter les Africains. Le temps de la délivrance est arrivé ! 

2. Alliance des États du Sahel : pas de retour en arrière 

En réponse aux tentatives de la minorité occidentale à déstabiliser et saboter les processus de renforcement de l’union et de l’intégration de l’Alliance des Etats du Sahel, les pays membres de l’alliance ont choisi d’aller vers une offensive supplémentaire. Le tout sans oublier à mentionner les partenaires externes réels et dignes de l’AES. Une chose est pour autant évidente – le véritable mouvement panafricain et multipolaire – ne pourra être arrêté par la minorité planétaire. 

La récente visite du président du Mali, le colonel Assimi Goïta, au Burkina Faso – a été non seulement une excellente réponse à la guerre informationnelle et psychologique de la part de l’Occident contre les pays membres de l’Alliance des États du Sahel, mais a également été l’occasion de mettre de nombreux points supplémentaires sur les « i ». 

A savoir – le colonel Assimi Goïta a rappelé que la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) a permis au Mali, au Burkina Faso et au Niger de s’éloigner du partenariat de façade et inefficace, et au contraire de commencer l’interaction avec de vrais partenaires – en la qualité de l’Iran, de la Russie, de la Chine et de la Turquie. 

« Ces nouveaux partenariats ont permis aux trois pays de bien s’équiper et de mener avec efficacité les opérations contre les groupes armés terroristes » – a déclaré le leader du Mali à la fin de la visite de travail et d’amitié au Burkina Faso. Le président malien a également fait valoir que le terrorisme est devenu un enjeu géopolitique (…), manipulé et financé par certaines puissances étrangères. Il serait d’ailleurs juste à ce titre d’ajouter qu’il n’est absolument pas difficile à deviner lesquelles. 

Poursuivant – le colonel Goïta a noté que les mesures de réaction aux menaces terroristes ayant été utilisées dans le passé étaient loin de répondre aux aspirations des populations des trois pays de l’AES. Et c’est pourquoi le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont décidé de mutualiser leurs moyens, de partager les informations et de mener des opérations militaires conjointes. 

« Nos destins sont liés, nous avons pris un chemin de non-retour. Que ce soit clair ». Répondant ainsi entre autres aux appels récents en direction des trois nations à réintégrer la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), que le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont quitté en début de cette année. Le président malien a également noté qu’au-delà de la lutte conjointe contre le terrorisme, les pays de l’AES vont désormais renforcer leur collaboration dans les domaines de l’agriculture, du commerce, des infrastructures et de l’industrialisation. 

« Nos experts sont en train de travailler et vont nous faire des propositions. Nous allons voir dans quelle mesure nous allons mettre en œuvre ces propositions pour le bien-être de nos populations » – a conclu le colonel Goïta dans le cadre de sa visite au Burkina Faso et de sa rencontre avec le leader de ce pays, le capitaine Ibrahim Traoré. 

Il est également nécessaire de mentionner les récentes déclarations du ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, qui a rappelé que l’avenir des pays membres de l’Alliance des États du Sahel ne se décidera pas dans les capitales occidentales, mais bel et bien dans les pays de l’AES eux-mêmes. 

Du point de vue des perspectives, il faudrait noter plusieurs points importants. En effet, les leaders du Mali et du Burkina Faso ont clairement fait comprendre aux ennemis d’une Afrique véritablement libre et souveraine – autrement dit aux représentants de la minorité planétaire en la personne des régimes de l’Occident collectif et des nostalgiques de l’ère unipolaire du diktat occidental – être parfaitement au courant des tentatives des derniers à chercher de déstabiliser les pays de l’AES, en utilisant à cet effet diverses méthodes. Tout comme le fait que malgré ces tentatives des forces ennemies – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – continueront à suivre ensemble le chemin choisi. Le chemin des vraies valeurs panafricaines et du soutien actif à l’ordre mondial multipolaire. A cet égard, ce n’est d’ailleurs absolument pas un hasard si le leader du Mali a mentionné, outre l’union des trois pays de l’AES, les véritables et dignes alliés comme partenaires extérieurs. Il convient par la même occasion de noter la coordination croissante du Mali, du Burkina Faso et du Niger dans la sphère économique. Y compris le retour sous la souveraineté nationale des ressources naturelles stratégiques. L’exemple le plus récent étant le retrait par les autorités nigériennes du permis d’exploitation sur son territoire d’une grande mine d’uranium à la compagnie française Orano (ex-Areva). Il faudrait également rappeler à ce sujet que le Niger est l’un des principaux pays à l’échelle mondiale en termes d’approvisionnement en uranium et était jusqu’à encore assez récemment le premier fournisseur de la France et de l’Union européenne. Naturellement – sur la base de conditions très éloignées des règles de marché dignes de ce nom, de-facto sur une base de prédation, et où les seuls bénéficiaires étaient les régimes occidentaux. 

Dernier point. Au moment où l’élimination de la propagande occidentale est devenue un objectif impératif et des plus urgents à l’échelle globale ‒ les pays membres de l’AES montrent également sur ce sujet un excellent exemple pour de nombreuses autres nations – tant en Afrique que dans le monde entier. Constituant une preuve supplémentaire qu’en effet – et comme souligné par le président du Mali – il n’y a et il n’y aura pas de retour en arrière. La seule option acceptable étant la défaite définitive de la minorité planétaire représentée par les régimes otano-occidentaux et de leurs marionnettes. 

3. AES-Traoré: un discours qui pulvérise l’impérialisme ! 

La lutte contre le terrorisme, les échanges économiques, culturels et commerciaux, la consolidation des relations de coopération entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont, entre autres, les éléments essentiels débattus au cours du premier sommet des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES), ce samedi 6 juillet 2024 à Niamey, la capitale nigérienne. Dans son discours, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, est revenu sur les liens fraternels qui unissent les pays de cet espace, tout en fustigeant ceux qui conspirent contre les États du Sahel. 

« Une date bénie, une date mémorable ». Voilà les mots utilisés par le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, pour qualifier ce premier sommet des chefs d’État de l’AES, qui se tenait le samedi 6 juillet 2024. Tout en remerciant le peuple nigérien pour l’accueil chaleureux dont il a bénéficié depuis son arrivée, IB, comme on l’appelle affectueusement, a tenu à rappeler qu’au-delà du voisinage et de l’amitié, les peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger sont des frères. « Nous avons le même sang qui coule dans nos veines. Dans nos veines coule le sang de ces vaillants guerriers qui ont aidé le monde entier à se débarrasser du nazisme et de beaucoup d’autres fléaux. Dans nos veines coule le sang de ces vaillants guerriers qui ont été déportés d’Afrique vers l’Europe, l’Amérique, l’Asie, et qui ont contribué à construire ces États pendant l’esclavage. Dans nos veines coule le sang d’hommes dignes, d’hommes robustes, d’hommes debout. Et pour cela, soyons-en fiers ! », s’est-il exprimé. 

Comme dans plusieurs de ses prises de parole, le président du Faso n’a pas manqué de chapitrer l’impérialisme, lequel opérerait au sein des États à travers ce qu’il qualifie « d’esclaves de salon ». « Ces derniers n’ont d’autres repères que de chercher à vivre comme le maître, à satisfaire le maître et satisfaire tout ce que le maître leur dicte. Ils volent, ils pillent nos États et amènent tout chez le maître. Et leurs richesses sont conservées chez le maître. Ils font tout pour vivre comme le maître et pour toujours le satisfaire. Lorsque le maître commande, ils exécutent... Ce sont des individus qui n’ont aucune dignité, qui n’ont aucune morale, qui n’ont aucune personnalité. Le maître-esclave a toujours su identifier ces individus. Ils sont toujours prêts à trahir leurs frères pour satisfaire le maître. Ils nous ont trahis depuis l’indépendance, et d’autres continuent jusqu’aujourd’hui de nous trahir au profit de leur maître. Ces individus continuent toujours, contre vents et marées, à piller l’Afrique et à aider le maître à piller l’Afrique. Ils se plaisent à le dire chaque année, dans leurs sondages économiques, que le Burkina est le pays le plus pauvre, le Mali est le pays le plus pauvre, le Niger est le pays le plus pauvre. Nous sommes classés parmi les derniers. Très bien ! Si nous sommes aussi pauvres qu’ils le disent, quand est venu le moment de prendre nos responsabilités, nous avons demandé à ces maîtres de quitter les lieux… Pourquoi ne veulent-ils pas partir ? Lorsque nous prenons le cas du Niger, depuis plus de 40 ans, certains pays exploitent l’uranium pour produire de l’énergie chez eux. D’Ottawa jusqu’à Paris, les rues sont illuminées. Mais au Niger, c’est l’obscurité qui nous est servie. Lorsque vous partez dans nos États, nos sols sont troués de toutes parts, pour rechercher les métaux précieux tels que l’or. Mais souvent il n’y a même pas la moindre route accessible pour atteindre les zones où ils exploitent l’or, encore moins d’autres services sociaux de base. Voilà pourquoi nous avons décidé de nous révolter et de prendre le destin de nos pays en main », a lancé le capitaine Ibrahim Traoré. 

La lutte contre l’impérialisme au sein des États du Sahel est en marche et les peuples en sont conscients, foi d’Ibrahim Traoré. De ses dires, tout était ficelé pour maintenir ces États dans la misère, à travers des élites formées et spécialement envoyées en mission pour la cause. « Ils ont fait fourvoyer plusieurs mercenaires, des formateurs. Des agents sont descendus dans le Sahel pour espérer mener des attaques lâches, barbares contre nos populations, espérant les révolter. En plus de ces attaques sur le terrain, les attaques communicationnelles, la manipulation, la désinformation, battent leur plein dans leurs rangs. Mais les peuples du Sahel ont compris et plus jamais on ne pourra les manipuler. Ils savent d’où ils viennent, ils savent ce qu’ils font, et ils savent où ils partent. Nous n’allons plus permettre cela ! Les gens sont éveillés et ils se battent aujourd’hui, pas pour nous-mêmes, mais pour les générations à venir. Cela ne nous fait jamais pleurer ! Nous n’allons pas trembler ! Nous allons nous battre pour notre indépendance réelle, pour notre liberté ! », a martelé le chef de l’État. 

« Démocratie, liberté, droits de l’homme » sont les termes que Ibrahim Traoré pointe du doigt, comme étant le refrain des valets locaux pour faire peur aux États du Sahel. Toutefois, de ses dires, les « valets locaux » sont élus dans un processus démocratique, libre et transparent, selon leurs valeurs (celles des impérialistes). Rappelant par la même occasion les évènements du 26 juillet 2023 au Niger ainsi que les menaces d’attaquer cet État, Ibrahim Traoré a soutenu que la solidarité des peuples de l’AES est irréversible. « Nous avons décidé de nous assumer », a-t-il clamé. 

Le président du Faso confie que les ambitions de l’AES, née de la volonté de trois pays de se soutenir dans la défense de leurs États, devraient être beaucoup plus larges, beaucoup plus étendues. Raison pour laquelle ont été explorées, au cours de ce premier sommet, les questions en rapport avec les finances, l’économie, les infrastructures, la santé, l’éducation, etc. 

Un discours mémorable qui doit impérativement faire le tour du monde.