24 juin 2024

Ne croyez pas que la Russie n’ait pas subi la propagande anticommuniste qui s’est déversée et continue à se déverser dans le monde entier et particulièrement en Europe avec le renfort de la gauche et même de certains «communistes». Ce qui est noté ici la différence entre cette propagande dans les médias et les réseaux sociaux et les recherches scientifiques est de plus en plus manifeste. Dans un temps où des histrions ont pris la place des intellectuels, il est de bon ton de dénoncer l’université, la recherche en même temps qu’on lui ôte les moyens de ses activités pour mieux soumettre les «masses» à une inculture et un mensonge digne des nazis avec leur manière de substituer des «mythes» à l’exhumation patiente des faits. La grande différence ne tient pas à la différence de propagande, elle présente une grande uniformité mais elle tient au rôle joué par les partis communistes, leurs liens avec le peuple autant qu’avec la science, la culture et leur volonté de matérialiser les acquis y compris dans des cérémonies mémorielles. L’incroyable pitrerie du 6 juin en Normandie aide à actualiser les connaissances tant les mœurs des Macron et des autres sont caricaturales.

Danielle Bleitrach

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par Alexandre Chirokorad

Il est temps que les historiens disent la vérité sur le rôle réel de la Finlande, de l’Angleterre et des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale.

Je voudrais prouver que l’efficacité de l’histoire en tant qu’arme a augmenté davantage au cours des cent dernières années que, par exemple, celle de l’artillerie ou de l’aviation. Prenons, par exemple, le siège de Leningrad en 1941-1944.

Nos libéraux ont fait de ce siège une arme terrible contre l’État russe. Staline aurait détesté les habitants de Leningrad et aurait délibérément organisé une famine dans cette ville. Il aurait mieux, disent-ils, que Leningrad se rende. De telles thèses ont été imposées à la population pendant de nombreuses années, à des millions d’exemplaires dans la presse écrite et sur l’internet.

Mais l’information selon laquelle, en pourcentage, plus de personnes sont mortes de faim et de privations dans les districts occupés par les Allemands près de Leningrad qu’à Leningrad même, n’est connue, au mieux, que de quelques centaines de spécialistes.

De plus, les historiens soviétiques ont commis, pour ne pas dire plus, une falsification en sortant du contexte historique le rôle de la Finlande en tant qu’alliée de l’Allemagne, ce qui a complètement discrédité la version soviétique de la défense de Leningrad.

En fait, la portion finlandaise de l’anneau de siège était beaucoup plus longue que la portion allemande. Les dirigeants finlandais demandaient officiellement la destruction de Leningrad et l’établissement de la frontière finno-allemande sur l’espace vide le long de la Neva. Toute la population russe des territoires de l’isthme de Carélie et de la Carélie elle-même, occupés par les Finlandais, a été emmenée dans des camps de concentration et, après la «victoire», était censée être expulsée vers les Komis et d’autres régions circumpolaires.

Aujourd’hui, la Finlande a rejoint l’OTAN et revendique des droits sur la Russie, y compris des droits territoriaux. C’est inattendu, n’est-ce pas ? Merci beaucoup, camarades professeurs et académiciens irrespectueux qui ont caché les crimes des Finlandais.

Et qu’en est-il de nos «alliés occidentaux» ? Pouvons-nous même les appeler des alliés ? Ou bien le terme de «compagnons de route temporaires» est-il plus approprié ?

Il existe cependant différents types d’alliés. Souvenons-nous que pendant 10 mois en 1920, Nestor Makhno a été un allié de l’Armée rouge…

Dans la soirée du 22 juin 1941, Churchill a déclaré dans son discours à la radio : «Nous aiderons la Russie et le peuple russe avec tout ce que nous pouvons. Le danger pour la Russie est un danger pour nous et pour l’Amérique, et la lutte de chaque Russe pour sa maison et son foyer est la lutte de chaque homme libre dans tous les coins du monde».

Quel beau discours ! Mais que firent exactement nos alliés ? Les libéraux nous assurent que sans les prêts-bails américains, l’Armée rouge n’aurait pas pu gagner la guerre. Mais en fait, les prêts-bails ont représenté 4% du produit brut de l’URSS pendant la guerre.

En outre, dans le cadre du prêt-bail, les États-Unis ont fourni à l’Angleterre trois fois plus d’équipements et de machines que l’Union soviétique. Et le total des livraisons effectuées dans le cadre du prêt-bail à l’Angleterre, à l’URSS, à la Chine, etc. représentait moins de 1% du produit brut des États-Unis.

Comment les armées anglaises et américaines pouvaient-elles aider l’URSS ? Elles craignaient d’ouvrir un second front en France en 1941-1943.

C’est pourquoi, dès le 18 juillet 1941, Staline envoie à Churchill une lettre proposant des opérations alliées conjointes dans le Nord.

Si les Alliés s’étaient emparés du nord de la Norvège, les troupes germano-finlandaises avançant vers la région de Mourmansk auraient été encerclées. Parmi elles se trouvaient 5 divisions allemandes et 2 divisions finlandaises. Le Reich aurait été privé d’un métal stratégiquement important, le nickel extrait à Petsamo.

Après la défaite du groupement allemand dans la direction de Mourmansk, les unités de l’Armée rouge libérées pouvaient être transférées en Carélie pour vaincre les Finlandais. Si les Britanniques avaient débarqué dans le nord de la Norvège, on pouvait s’attendre à ce que la Finlande se retire de la guerre. En conséquence, cela aurait conduit à l’effondrement de l’anneau de blocus de Leningrad et sauvé des centaines de milliers de civils de la famine. Les arguments en faveur du débarquement britannique ne manquaient donc pas.

D’ailleurs, le plan de débarquement dans le nord de la Norvège a été proposé en septembre 1941 par Winston Churchill lui-même. Il lui a également donné un nom de code : «Jupiter».

Le 15 décembre 1941, le ministre britannique des Affaires étrangères Anthony Eden arrive à Moscou. Au cours de ses nombreuses rencontres avec Staline et Molotov, Eden soulève, entre autres, la question d’un débarquement commun anglo-soviétique dans le nord de la Norvège. Staline fait clairement comprendre au ministre britannique qu’il considère la Norvège comme faisant partie de la sphère d’intérêt britannique et qu’il n’a aucune objection à ce que l’Angleterre y dispose de bases navales.

15 septembre 1942. Lors d’une réunion des chefs d’état-major, Churchill déclare : «En fin de compte, il se peut que l’opération «Jupiter», malgré les risques et les coûts élevés de sa mise en œuvre, soit non seulement nécessaire, mais aussi la moins coûteuse».

Selon le plan «Jupiter», deux divisions d’infanterie, des unités de renfort, y compris des unités de chars et d’artillerie, des forces spéciales, etc. devaient être débarquées en Norvège. Au total, le premier échelon devait compter au moins 25 000 personnes.

Cela nécessitait 35 à 40 gros transports, qui auraient quitté l’Islande sous le couvert d’un autre convoi se rendant à Mourmansk.

Il convient de noter que les convois britanniques du nord étaient couverts par de gros navires d’artillerie. Ainsi, 2 à 3 cuirassés et 3 à 4 croiseurs d’appui-feu auraient pu être pris par les Allemands comme la couverture habituelle des convois.

«La soudaineté», écrit Churchill, «peut être obtenue assez facilement, puisque l’ennemi ne saura qu’au dernier moment s’il s’agit d’un convoi naval de routine ou d’une expédition… Si tout se passe bien, nous pourrons nous déplacer progressivement vers le sud, en repliant la carte nazie de l’Europe d’en haut».

Dans un télégramme daté du 8 octobre 1942, Churchill écrit à Staline : «S’il est possible de priver les Allemands de la possibilité d’utiliser les aérodromes du nord de la Norvège, ce sera certainement bénéfique pour vous et pour nous».

Cependant, Staline refuse catégoriquement de discuter avec le général britannique McNaughton, arrivé à Moscou, du plan de coopération pour l’opération Jupiter.

Que se passait-il ? Staline aurait perturbé l’ouverture du «second front» au Nord ? Pas du tout, car Joseph Vissarionovich était un homme politique très intelligent et bien informé. Il savait parfaitement que Churchill mentait effrontément.

Le fait est que dès avril 1942, le quartier général anglo-américain a commencé à mettre au point l’opération «Torch» («Torche») visant à débarquer des troupes anglo-américaines en Afrique du Nord. La décision finale de mener l’opération Torch a été prise à Londres le 25 juin 1942. Dans cette perspective, «Jupiter» était une opération de couverture de «Torch», c’est-à-dire de désinformation destinée à Staline et à Hitler.

Cependant, l’agent «Johnson» (Anthony Blunt) et d’autres agents de renseignement soviétiques ont informé Moscou à temps du changement des plans de Churchill.

Il était évidemment inopportun de prendre le Premier ministre britannique en flagrant délit de mensonge pendant les combats sanglants de Stalingrad. Mais le dirigeant soviétique ne voulait pas non plus participer au bluff britannique.

Les troupes alliées débarquent en Afrique française. Le soldat allemand le plus proche se trouve à une distance de 400 à 2000 kilomètres du lieu de débarquement. Cependant, l’opération Torch n’est pas une erreur stratégique. Au contraire, elle est la première étape d’une opération à plusieurs volets visant à asseoir la domination du monde par les Anglo-Saxons.

En novembre 1942, plus d’un millier de navires de guerre et de transport anglais et américains opèrent une douzaine de débarquements de la Tunisie au Maroc et jusqu’à Dakar. Plus de deux mille avions participent à l’opération.

Plus tôt encore, le 4 mai 1942, une escadre britannique composée d’un cuirassé, de deux porte-avions, de deux croiseurs et de 41 autres navires de guerre opère un débarquement avec 15 000 soldats à… Madagascar. Les combats avec les troupes françaises se poursuivent jusqu’au 5 novembre 1942.

Inutile de préciser qu’il n’y a pas un seul soldat allemand, italien ou japonais dans l’immense arc de cercle de 10 000 kilomètres qui entoure les colonies françaises.

Les garnisons coloniales françaises sont restées tranquillement dans leurs bases depuis juin 1940, littéralement comme une souris derrière un manche à balai. Elles ne disposaient d’aucun moyen de transport pour acheminer leurs unités vers l’Europe, et je ne dis pas que de telles idées saugrenues n’ont pas effleuré les esprits.

La prise des colonies françaises n’a joué aucun rôle dans la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis et l’Angleterre ont entrepris une invasion massive pour justifier l’inaction de leurs énormes forces amphibies face à l’URSS. Et surtout, pour prendre pied en Afrique dans l’après-guerre.

Nos historiens préfèrent passer sous silence le fait que les Britanniques et les Américains ont tué beaucoup plus de Français que d’Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.

Il s’agit aussi bien des morts militaires dans le monde, de la Syrie à Madagascar, que des plus de cent mille civils français morts sous les bombes alliées en France en 1942-1944.

Les forces et les ressources alliées déployées en Afrique contre les colonies françaises en 1942 auraient été suffisantes non seulement pour l’opération Jupiter (le débarquement dans le nord de la Norvège), mais aussi pour une invasion à grande échelle du nord de la France au cours de l’été 1942.

Il est temps que nos historiens qui décrivent les événements de 1942, dans les pages des manuels scolaires et universitaires, accordent une place digne aux brillantes victoires de nos alliés dans les colonies françaises.

Donc, 1942. Nous avons de lourdes batailles à Leningrad, Kharkov, Sébastopol, Kertch, dans le Caucase du Nord et à Stalingrad. Et ils ont des débarquements grandioses, des victoires, l’occupation de vastes territoires en Tunisie, en Algérie, au Maroc, au Sénégal et à Madagascar.

N’y a-t-il pas eu une réunion des Alliés sur l’Elbe du 25 avril au 2 mai 1945 ? Oui, des dizaines de milliers de soldats soviétiques et américains se sont alors joyeusement embrassés. La grande majorité des Américains ordinaires ont parfaitement compris que c’est l’Armée rouge qui a décidé de l’issue de la plus grande guerre de l’histoire de l’humanité.

Messieurs les historiens ! Il n’y a aucune raison de s’arrêter au 9 mai 1945. Il faut se souvenir des événements survenus en Crète le 11 mai 1945.

Ce jour-là, la 28e brigade d’infanterie britannique du général Preston débarque sur l’île et engage le combat… contre les rebelles grecs, qui contrôlent alors la majeure partie de l’île et ont pratiquement assiégé la garnison allemande dans le nord de l’île.

Bientôt, sous le feu de l’ennemi, les Britanniques commencent à se retirer et se retrouvent dans une situation critique.

C’est à ce moment-là que des chars d’assaut arrivent de l’arrière de l’ennemi, suivis par l’infanterie. La 28e brigade d’infanterie britannique est sauvée. Mais pourquoi les chars portaient-ils des croix allemandes ? Eh bien, parce qu’il s’agissait du 212e bataillon de chars de la Wehrmacht et d’autres unités de la garnison allemande de Crète.

Il convient de noter que les partisans grecs avaient combattu les Allemands pendant quatre ans, après la capitulation des Britanniques devant les parachutistes allemands en mai 1941.

Les Allemands ont brûlé 20 villages de l’île et tué 3471 civils, mais n’ont pas réussi à venir à bout des partisans. Immédiatement après le débarquement, le général Preston exige le désarmement des partisans, ce que les Grecs refusent.

Les troupes anglo-allemandes combattent la guérilla en Crète jusqu’au 26 mai 1945. Après cette date, les guérilleros se sont retirés dans les montagnes de Souda, et ce n’est qu’à ce moment-là que le général Preston a demandé aux Allemands de désarmer. Et avant le discours de Winston Churchill à Fulton le 5 mars 1946, il restait 9 mois.

Alors, n’est-il pas temps que nos livres d’histoire expliquent aux jeunes générations qui étaient nos chers alliés ! Et de terminer la description de la Seconde Guerre mondiale en Europe par les actions conjointes des Britanniques et de la Wehrmacht contre les partisans grecs en Crète.

source : SVPressa via Histoire et Société