Le 12 août 2024, en marge d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, Julius Maada Bio, président de la Sierra Leone, a exprimé une demande cruciale au nom de onze pays africains : une meilleure représentation au sein de tous les organes décisionnels de l’ONU, en particulier au Conseil de sécurité. Cette requête, visant à obtenir deux sièges permanents ainsi que deux sièges supplémentaires de membres non permanents pour l’Afrique, soulève des questions fondamentales sur l’équité, la justice et la réalité géopolitique mondiale actuelle.
Depuis la création de l’ONU en 1945, le Conseil de sécurité a été dominé par cinq membres permanents (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni), chacun doté du droit de veto. Ce déséquilibre reflète les réalités géopolitiques du milieu du XXe siècle, mais il ne correspond plus aux dynamiques actuelles. L’Afrique, avec ses 54 pays membres, représente plus de 25 % des États membres de l’ONU, mais elle reste exclue des décisions cruciales prises par le Conseil de sécurité.
Le président Julius Maada Bio a souligné cette injustice en déclarant : « L’absence actuelle de représentation africaine dans la catégorie des membres permanents ne reflète pas la réalité du paysage mondial actuel ». Cette déclaration met en lumière la nécessité de réformer la structure du Conseil pour corriger cette situation.
La demande de l’Afrique pour une meilleure représentation au Conseil de sécurité est avant tout une question de justice. « Nous avons marginalisé tout un continent pourtant essentiel à l’ordre du jour du conseil de sécurité », a rappelé Julius Maada Bio. Il est fondamental que les décisions qui affectent le monde entier incluent la perspective africaine, notamment en matière de paix et de sécurité.
L’Afrique joue un rôle crucial dans le maintien de la paix et la résolution des conflits. Des missions de maintien de la paix en République centrafricaine, au Mali et au Soudan du Sud montrent l’engagement et l’importance de l’Afrique dans ces domaines. Une représentation accrue permettrait de mieux prendre en compte les réalités et les besoins spécifiques du continent.
La structure actuelle du Conseil de sécurité ne reflète pas les réalités géopolitiques et démographiques du XXIe siècle. L’ajout de membres africains permanents au Conseil serait une reconnaissance de l’évolution du paysage mondial et de l’importance croissante de l’Afrique sur la scène internationale.
Une représentation plus équitable au sein du Conseil de sécurité renforcerait la légitimité des décisions prises par l’ONU. Les pays africains se sentiraient davantage impliqués et représentés, ce qui pourrait améliorer la coopération internationale.
Avec une voix plus forte au sein du Conseil, l’Afrique pourrait jouer un rôle plus déterminant dans la prévention et la résolution des conflits sur le continent et au-delà. Les décisions prises seraient plus alignées avec les réalités locales et les besoins des populations affectées.
L’obtention de sièges permanents pourrait renforcer le sentiment de solidarité et d’unité parmi les pays africains, encourageant une collaboration plus étroite sur des questions régionales et internationales.
La demande de l’Afrique pour des sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU est une initiative juste et nécessaire pour rééquilibrer les structures de pouvoir mondiales. En reconnaissant l’importance de l’Afrique et en intégrant pleinement le continent dans les processus décisionnels internationaux, l’ONU ferait un pas significatif vers une gouvernance mondiale plus équitable et représentative. Comme l’a souligné Julius Maada Bio, « il s’agit d’une question de justice qui doit être traitée ».